ALPINE A310 V6 : DU BEST SELLER AU YOUNG TIMER

L'idée géniale de Jean RÉDÉLÉ est d'avoir rendu la carrosserie polyester des Alpine « porteuse », grâce à une liaison intégrale avec le châssis-poutre.

Le polyester : qu'est-ce ?

Léger et non corrosif, ce matériau est quasiment magique : il permet en effet, pour de « petites » séries, de réaliser des carrosseries sans les investissements si lourds qu'exige l'emboutissage de la tôle, d'acier ou d'aluminium.

Le polyester est composé de deux matériaux : le tissu (différents types de tissages et d'épaisseurs), éventuellement en plusieurs couches superposées, et la résine (accélérée et catalysée). C'est la réaction chimique, lors de l'imprégnation du premier par la seconde (dans le moule), qui aboutira à ces carrosseries aux qualités enviables, notamment dans la capacité d'absorption de chocs, élément ô combien appréciable pour la sécurité.

En revanche, la liaison entre cette « caisse » polyester et le châssis-poutre en acier (supportant les trains roulants), n'est pas aisée : elle est même délicate pour obtenir une bonne rigidité, de manière durable. Mais Jean Rédélé a parfaitement su maîtriser la mise en œuvre de cette liaison, de cet assemblage.

Ainsi, grâce à cet ensemble assemblé, formé par la poutre sur laquelle sont ancrés aussi solidement que précisément les demi-trains avant/arrière et la carrosserie, monocoque autoportante en somme, bénéficiant en outre d'un arceau acier intégré (noyé) ou de nombreux caissonnages, la rigidité est irréprochable. Et l'on ne compte plus les innombrables points de liaison (rivets + polyester).

Grâce à une aérodynamique ultra-soignée pour l'époque, notamment en finesse longitudinale (le fameux Cx), les performances, en dépit de puissances modestes, sont très compétitives : par exemple, 227 km/h en pointe avec seulement 150 ch.